BDSM : L’esprit de DOJO

Le kink est une incroyable voie pour se connaître. C’est un chemin d’exploration, de développement, et de dépassement.

Le temps du Kink est un temps sacré, parce que c’est un temps qu’on prend, pour soi, pour juoir et souffrir, un temps à part. On a tout intérêt à le faire en conscience, pour aller avec le maximum d’intensité vers soi.

Lorsqu’on parle du BDSM, on peut s’imaginer un donjon sous la forme d’un cachot avec des cages, un rack d’outils, du cuir, de chaînes, de structures de tortures, avec un master et un ou plusieurs slave.

C’est une vision sexy, et j’avoue avoir une profonde tendresse pour cette image. Mais elle est aussi très « cliché » …

Plus j’avance dans la position de master, plus je m’éloigne de cette dimension old school pour développer ma propre sensibilité, mon style personnel. Et ce qui s rapproche le plus de cela, c’est l’approche japonaise des arts martiaux, avec un senseï et un dojo. J’aime une approche plus sobre, minimaliste et épurée.

Je n’invente rien. Cette sensibilité existe déjà dans la culture BDSM avec le shibari.

Mais on peut étendre cette sensibilité à d’autres pratiques que celle des cordes.

Il faut comprendre que les pratiques kinks sont remplies de fantasmes. L’important n’est pas tant ce qu’on a sous les yeux, mais plutôt les images qu’on se projette à l’intérieur de notre esprit. La composante mentale est incontournable. Le donjon, la play room est avant tout un lieu cérébral.

Il faut savoir découvrir, en s’analysant, quels sont les images, les styles, les sensibilités qui nous correspondent le mieux, celles qui nous stimulent dans le power exchange. L’univers BDSM et riche de courants, d’une pléthore de variations sur des thèmes et des pratiques mutlitples, telement vaste qu’on peut s’y pertdre. Ceci aide à éclaircir la voie et à mieux se positionner dans son propre kink sans perdre de temps.

Lorsqu’on rentre dans ce mouvement, on prend les choses comme elle viennent et on absorbe les conventions de la culture kink. C’est bien, cela participe au besoin d’appartenance à une communauté. C’est bien d’apprendre les codes classiques. Mais c’est aussi quelque choses qui enferme. Les choses sont comme ça, les codes c’est ça. Oui mais non !

Plus tu t’approches de ta propre identité kink spécifique, plus ton expérience sera intense et enrichissante, que tu sois soumis ou domi, master ou slave, dog ou handler, etc…

Dans cette quête de spécificité, à la découverte de mon propre langage intérieur et kink, en tant que dominateur, je me sens de la sensibilité du senseï dans la façon dont je me place dans le power exchange. Pas tout le temps mais souvent. Je suis calme, très silencieux. J’aime la discipline, la révérence du soumis. Mais au fond des choses, ce qui me passionne, c’est de faire découvrir de nouvelles expérience, j’aime initier, faire progresser et voir mes soumis se développer et conscientiser leur expérience. Et dans ma tête je suis sur un tatami.

Je n’ai pas de fetish pour le style zen ou japonisant, je ne porte pas de kimono lorsque je domine… Quoi que, ça pourrait arriver ! Lolilol

Bref, c’est une affaire de sensibilité intérieure dans l’approche.

Lorsque on explore sa dimension intérieur on se spécialise, on précise, on affine. On alors rentre dans ses propres codes, on découvre son propre style, on devient un artiste dans son domaine de compétence, qu’on soit dominateur ou soumis. C’est important pour le renouvellement et le rafraîchissement de la communauté BDSM.

Le kink n’est pas une maladie honteuse. C’est une faim intérieur qu’il faut nourrir dans un cadre approprié. Comme je l’ai déjà souligné ailleurs, on avance mieux dans la vie satisfait plutôt que frustré.

L’esprit du dojo est une figure mentale pour imposer une saveur spéciale dans le power exchange.

Le dojo est un temple ou on médite, on pratique les arts martiaux. C’est un endroit de centrage, d’enracinement, de respect et de discipline, d’efforts et d’apprentissage. C’est dans cet esprit que je veux me développer en tant que master. Je cultive le senseï en moi.

Les pratiques kink peuvent être prise à l’arrache, comme moyen d’assouvir ses pulsions. Mais je pense sincèrement qu’elle peuvent doivent être vécu comme un voie sérieuse.

Le power exchange peut être un endroit de construction et être abordé comme une voie de progression interne et personnelle.

Merci d’avoir lu cet article jusqu’au bout. Il est susceptible d’être affiné et augmenté.
Une remarque, une réaction, une réflexion est très apprécié dans les commentaires.
Ceci m’aidera à rédiger de nouveaux articles et à produire du contenu de qualité spécifique répondant aux interrogations et aux besoins.

Pour se détendre un peu je te présente un illustrateur japonais que j’aime beaucoup : Jiraiya. Il y a les liens vers deux de ses albums

Le premier Mat room

Matroom

Le second Kaaatsu !

KAAAtsu !

4 réponses sur “BDSM : L’esprit de DOJO”

  1. Bonjour Maitre
    Votre vision des choses est vraiment magique. Et je crois la comprendre. J’ai pratiqué des arts martiaux et quand on entre dans un Dojo ce qui m’a toujours frappé c’est le respect de l’autre. Le respect aussi et l’1dmiration pour le Sensei qui vous enseigne l’amour qu’il porte à son art et vous pousse à vous dépasser. C’est vraiment une fidèle et rassurante image d’une relation équilibrée entre un Maître et son soumis.
    Celui qui espère un jour avoir la chance de se soumettre à vous
    Paul

    1. c’est bien ainsi que j’aborde la pratique du BDSM
      mon Dojo se développe beaucoup et je vais upgrader ce blog cette année.
      le format va changer avec des espaces de discussions plus propices
      et de nouveaux articles sont en préparation.
      donc au plaisir Paul

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *