L’émeregence de la Old Guard

Préambule

Les pratiques du BDSM et plus particulièrement des pratiques de l’échange de pouvoir (power exchange) dans les jeux de domination/soumission consentis se démocratisent.

Il m’a semblé opportun de revenir sur les fondements du BDSM gay moderne, parce que pour savoir où l’on est et définir ou l’on veut aller, il convient de savoir d’où l’on vient.

Replacer les choses dans un contexte historique, en objectivité, me semble être un vecteur de conscience et d’équilibre.

Bien sur les pratiques BDSM trouvent leur sracines dans les rites initiatiques des peuples premiers, dans des cérémonies ataviques d’avant l’antiquité. Je ne remonterais pas si loin.

Les bases du BDSM gay moderne tel que nous le connaissons et pratiquons aujourd’hui remontent à la fin de la seconde guerre mondiale avec l’émergence de la « Old Guard » ( Vieille Garde ou Garde Ancienne) puis de l’apparition de la « New Guard » ( Nouvelle Garde ).

Ce sujet me semble fondateur. Je vais donc essayer de présenter le fruit de ma compréhension sur le collectage d’informations que j’ai fait sur ces racines historiques.

Avant de vous proposer ma compréhension de ce sujet, il est à noter que les concepts de « Old Guard » et de « New Guard » ne définissent pas des courants figés dans le marbre, monolithiques. Ce sont des courants historiques d’une contre culture homosexuelle. Ils se sont développés avec leur sensibilité propre, mais qui ne sont pas parfaitement homogènes.

Le BDSM gay moderne est un mode de vie, avec une histoire.

L’émergence de la Old Guard

Il est évident que le terme de Old Guard est un terme récent, et très probablement inapproprié.

Mais lorsque nous utilisons de ce terme, nous voyons immédiatement à quelle période nous faisons référence. Je l’utiliserais donc pour mon développement.

Il y a beaucoup de discussion sur la validité de ce terme. Il est évident que ceux qui ont fait naître cette contre culture ne se considéraient pas comme une garde ancienne. Ils étaient des précurseurs et ont initié un nouveau mode de vie.

Faut-il rappeler que la société d’alors n’étais pas aussi ouverte et libérée qu’a notre époque !?

La Old Guard n’est pas apparue d’un coup, elle a émergé grâce à des hommes.

Mais qui étaient ils ?

Elle fut fondée par des soldats américains au sortir de la seconde guerre mondiale.

C’est ce point fondamental qui nous permet de comprendre l’orientation, la sensibilité et l’esthétique de cette société. Elle influence aujourd’hui encore le monde du BDSM et du Fetish.

A l’époque, l’univers militaire était le contexte de découverte et d’éveil de l’homosexualité.

Il est logique que cette dimension martiale, de l’esprit de corps et de camaraderie, la discipline qui est le grand D du BDSM, renforcé par le stress immense de la survie au combat, défendre la liberté, voir ses camarades mourir, fut une imprégnation extrêmement puissante pour ces hommes.

Sans comprendre ce contexte intense et particulier, il est difficilement possible d’aborder la nature des fondations de la Old Guard.

Les fondateurs de la Old Guard étaient des vétérans de guerre. Il es donc logique qu’il battirent leur communauté sur des valeurs d’uniforme, de discipline très hiérarchisée. Leur uniforme était le cuir.

Bien entendu, tous les homosexuels de l’époque n’étaient pas des militaires, mais ce sont de toute évidence ces militaires qui donnèrent une orientation structurelle et une influence fortes aux communautés homosexuelles de l’après guerre.

Il est logique qu’au retour à une vie civile, ces hommes cherchent à prolonger cette intensité de vie et leur sexualité sous une forme similaire. C’est dans ce sens qu’ils fondèrent des clubs de motards très structurés et hiérarchisés, le goût du frisson, de la discipline et de la camaraderie virile. Un mode de vie et de sexualité paramilitaire en somme.

Ils créèrent des insignes, des codes, des rituels d’initiation semblable au protocole militaires…

Ce n’était pas une société totalement homogène. Certains étaient plus orientés sur la pratique de la domination et de la soumission, du SM, d’autres était plus sur le fétichisme du cuir, d’autre plus focalisé sur la moto, d’autres encore sur d’autres formes de kinks.

L’amour de l’uniforme s’orienta logiquement sur le cuir. Des codes distinctifs avec des insignes apparurent afin de mieux s’identifier, mais aussi des rituels d’initiation semblable au protocole militaires.

Les clubs où se retrouvaient ces Hommes attiraient évidemment les gays n’ayant pas le même background.

Et même si ces derniers n’avaient pas d’emblée le goût du cuir, des motos, du SM, de la domination ou d’autres kinks, force et de constater qu’ils devaient bel et bien s’adapter à l ‘ambiance et au style de relations proposés.

C’étaient les seuls endroits où l’on pouvait se retrouver entre homosexuels pour socialiser et plus…

Cette sous société n’était pas particulièrement inclusive et les codes n’étaient pas ouvertement expliqués. Mais cela faisait partie de la logique initiatique. Mais c’était surtout un moyen de se protéger d’une société qui était hostile, agressive et répressive face à l’homosexualité. Il faut bien garder ce contexte en tête.

Il est logique que les différences de sensibilités au sein de la Old Guard conduisirent à des ramifications et à des spécialisations. Les fétichistes du cuir pratiquant le SM se différenciaient de ceux qui étaient plus sur un mode de vie de biker. C’était une évolution naturelle. Malgré leurs sensibilités différentes, ils faisaient vraiment corps dans une communauté soudée.

Il est également à noter qu’ils étaient disséminés. Les USA sont très vastes. Et les codes variaient d’une ville à l’autre. Mais l’esprit restait le même

Le courant qui est resté centré sur un fétichisme du cuir paramilitaire et très codifié et sur des sexualités BDSM et d’autres kinks imposait puissamment sa marque. On peut dire que l’âge d’or de cette scène fut la période des année 70.

Cette scène était ce qu’on appel aujourd’hui, a tors ou à raison, la Old Guard.

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